Quand bien même on reconnait à travers certains documents que les xwla ont marqué de leur présence sur la côte des esclaves (Océan Atlantique) depuis le 13ème siècle, nous savons de nos jours que le Prince Adagba ait quitté le palais royal de son père Mèto à la suite d’une crise dynastique, afin de se faire une place d’autorité quelque part, loin de ses frères dans la nature. Mèto n’était pas le nom de naissance de son père dont les aïeux seraient venus probablement au plus loin des vallées du Nil en Egypte avant de séjourner très longtemps dans le pays Oyo au Nigéria dans une cité nommée Djèbou-Tchangam avant que lui ne débarque à Tado. Par Mèto, on désignait « notre père », comme les fidèles d’une paroisse ou comme Jésus faisait appeler Dieu dans sa prière initiatique aux disciples à l’époque. Donc, Mèto désignait tout cours « Mon Seigneur » ou « Sa Majesté ». Par conséquent, nous ne pouvons pas donner de nos jours avec certitude le nom réel du père du prince Adagba. Or, certains documents disent que son grand-père légendaire yoruba serait Oduduwa et que son ascendant direct serait le benjamin de cet aïeul mystique. De ce fait le benjamin nommé Olupopo serait celui de l’ancêtre éponyme des xwla ou popo qui ne vivent que sur la côte.
Entre autre, il fallait reconnaître que la fondation du royaume d’Adja Tado a son histoire particulière qui provenait d’un secours d’enrayement d’une épidémie qui tuait massivement les populations d’une tribu qui couvrait plus au nord de Tado, un territoire assez important dont le Tado actuel qui était une grande forêt vierge habitée uniquement des animaux sauvages les plus redoutables nantis de certaines puissances divines et des esprits de tous ordres.
Le chef de ladite tribu était désemparé et ne savait où se donner de la tête quand le fondateur réel de Tado paraît, doté de force, puissance et secret pouvant mettre fin à ladite pandémie qui finissait les populations de la tribu. Ce chef de tribu était reconnu comme chef de terre et appelé par conséquent « ayinon ».
Sur sa proposition, il a mis fin au bout de quelques jours aux exterminations massives des habitants de cette tribu administrée par l’homme que l’on croyait le plus puissant du monde, nommé Adja, chef de terre ou « ayinon ».
Au cours de leur discussion, l’Etranger venu des vallées du Nil aux environs de l’Egypte comme origine lointaine en passant par Oyo, le pays Yoruba ou Nigéria d’aujourd’hui, avec son apparence particulière d’être à la peau très noire couverte de poils longs très épais, disait que « les maladies qui sévirent chez Adja vont baisser la tête » d’où l’appellation du lieu où on l’avait envoyé vivre après ses opérations divines miraculeuses : « azon é do nou gbawè do adja gon, bi na do tado » ou tout court « adjatado », cette version nous a été bien libellée en langue qui semble celle parlée anciennement dans le milieu après celle adja qui y est encore parlée de nos jours. Ayant peur de vivre très proche de cet être très différent et particulier de ceux connus jusque-là, on lui avait indiqué de loin d’aller vivre au sein d’une cuvette montagneuse forestière encore à l’état naturel, qui est devenue le Tado de nos jours. Et pour ne pas perdre à la suite de vue l’existence ancienne d’Adja en ces lieux avant le guérisseur très puissant qui habite Tado, l’espace culturel ainsi défini par les deux hommes est appelé « adjatado ».
Donc, au fil des années, des interférences et des migrations diverses, il fonda une cité en ces lieux où tout le monde le prenait pour père des êtres humains qu’ils sont à cause de ses exploits qu’aucun des devins de la région n’avait pu égaler.
Donc, appelé Mèto c’est-à-dire « père (to) de l’être humain (mè)», tout le monde se référait à lui sans restriction aucune. Naturellement, il était considéré comme leur protecteur et défenseur en toutes vicissitudes de la vie. Ainsi, Tado était devenu un royaume dans une partie de cette ancienne tribu qui l’avait vu venir puisqu’il serait un prince dit-on à l’origine. Masculin de sexe, il avait entre autres, le pouvoir de transformer bêtes, reptiles, poissons et plantes des eaux ou des forêts en femmes qu’il épousait pour se multiplier. Seul, il avait une multitude d’épouses issues des eaux, des forêts et de la tribu qui l’avait accueilli en guise de récompenses.
Comme tout être est mortel, Mèto avait fini par quitter la terre après un long séjour. Son appellation est demeurée jusqu’à nos jours pour désigner cette lignée princière chez les xwla qui sont de véritables conservateurs et se retournent toujours à leur source Tado dans la continuité de leur lignée princière contrairement à leurs congénères des autres cités royales qui disposent de nos jours des faiseurs de roi.
Après plusieurs successions légales, jalousie et haine naquirent entre les descendants directs de cet homme spécial ainsi issus de ces multitudes épouses d’origines diverses et diversifiées. Cette dislocation familiale royale a fait que de différentes zones du sud de cette partie de l’Afrique, ont été prises d’assaut par des princes devenus rois. Certains sont partis avant d’autres.
C’est en cela que le royaume xwla fut fondé avant celui d’Abomey. Seulement que la capitale politique du royaume xwla qui avait fait beaucoup d’exploits sur le territoire reconnu aujourd’hui Bénin et Dahomey hier (Séountché kéta à Adjodo avec une largeur moyenne de cent cinquante mètres environ suivant le long de la côte de l’Atlantique) si nous en tenons seulement à cet espace, était resté officiellement à Agbanankin au Togo qui en principe ne devrait pas exister comme pays si les Dahoméens d’hier prenaient convenablement soin de leur patrimoine. Ceci est dû à l’échange des territoires conquis entre les colonisateurs allemands et français. L’espace Hilla-Condji à Grand-Popo était conquis à l’origine par les allemands et celui d’au-delà du fleuve Mono englobant Adamè, Agbanakin et autres par les français.
Néanmoins, très subtile, le roi des xwla de l’époque de la balkanisation de l’Afrique avait dû découpler et détacher un palais des xwla secondaire sur ce territoire et l’avait installé à son nez à Hêvè, doté d’un camp militaire sis à Houndjohoundji.
Cette appellation « Adagba » de ce prince semble provenir de linguiste fon ou autre similaire qui semble dire « tu as touché » ou « tu es grand ». Il semblerait que la mère du prince Adagba provenait d’une communauté autre que celle du père qui est Adja, mais située au plus vers le nord de la cité. Ladite femme conquise de par ses émissaires, le Roi Mèto avait fini par la grossir quand il fricotait irrégulièrement avec elle. Informé de la grossesse, l’émissaire du même milieu que la femme, s’était empressé pour dire au Roi « tu as atteint ou tu as touché la cible et tu es grand », c’est-à-dire « tu as grossi la femme pour laquelle tu t’échinais depuis » dans un langage classique de l’époque.
Ainsi sorti du palais avec furie et rage, il avait pris des voies tortueuses en empruntant le long du fleuve Mono (appelé réellement « monnon » c’est-à-dire « tendeur de piège » car c’était un fleuve qui emportait en douce) pouvant le conduire vers l’Est du palais où il ne pensait s’arrêter que s’il atteignait l’océan atlantique (mer qu’il appelait « xu », « xwu » ou « hou » d’où, le nom xwula devenu par rapidité linguistique xwla ou hula, tout dépend du locuteur. Mais de source étymologique, c’est xwla, ce qui signifie ceux qui cherchent à atteindre la mer avant de s’arrêter au cours de leur trajet.
Marié, le prince Adagba s’était fait accompagner de ses deux enfants ; l’aîné qui se nommait Tantèhuèdo (la lignée première ou la première fois mon sang est) et le second, Ahoussan. En réalité le second fils du prince Adagba se nommait à sa naissance à Tado avant le départ de la troupe, Hounyè (ombre de la divinité hèviosso ou appelé du dieu tonnerre). C’était seulement à la suite des péripéties de constitution du royaume xwla à Adamè, qu’il s’était fait appeler Ahoussan Djimagbo, car il avait acquis une puissance qui le protégeait contre les blessures de tout objet métallique tranchant. « Ahoussan » est un fruit de marais noir qui ressemble à de l’arachide et dont le coque ne peut être tranché avec coupe-coupe ; il avait servi de base de composition de l’amulette de cette puissance qui faisait la gloire de Hounyè au cours des multiples attaques qu’avait connu ce groupe migrant conduit par le prince Adagba, son père.
Au cours des départs pareils à l’époque, chaque prince se détachait de son royaume mère, suivi de ses partisans ou d’un groupe de personnes qui voudrait bien le voir légiférer un jour.
En fait, les autres clans de cette société ancienne, choisissaient souvent leur bord politique et se faisaient conduire par un prince de leur choix, d’autant plus qu’on ne pouvait être roi que si l’on est issu du clan royal que d’aucuns appellent de nos jours « ahovi », « holouvi », « fiovi » ou autres.
Cette appellation tient compte de la langue du milieu et désigne tous, prince ou descendant direct du Roi. Donc, le clan direct réel de cet homme spécial dans l’aire culturelle Adja Tado est dénommé jusqu’à nos jours, Ahovi chez les fons et gouns, Holouvi chez les xwla, Fiovi chez les mina.
Ces derniers sont tous issus de ce seul homme très noir, poilu et miraculeux qui avait sauvé tout un peuple d’une tribu. Qu’ils soient à Abomey, Porto-Novo, Allada, Adamè, Agbanakin, Hêvè et leurs ramifications diverses, ils doivent savoir qu’ils ont tous le même ascendant. Apparemment la lignée originelle demeurerait dans le pays Oyo des yoruba. Par conséquent, ils sont tous des cousins. Hier, leurs aïeux avaient livré des combats d’intérêt et d’occupation aveuglement parce que n’étant pas au départ tous nés d’une seule et unique mère. N’oublions pas qu’hier, il avait eu des affrontements fratricides entre quelques-uns de même mère aussi ailleurs.
Chaque peuple émanant de l’aire culturelle Adja Tado a été conduit par un prince descendant de cet homme dont nous avions parlé plus haut. Tout autre clan dans cet espace géographique était au service des princes rois et constitue le groupe des privilégiés d’un royaume ou était esclave et constitue la couche à exploiter, à malmener, à vendre, à tuer ou à brimer.
Si un roi voulait dans cet espace abuser des princes vivant dans son royaume constitué, on l’éliminait par tact et on dit que le roi n’est plus et on procède à son remplacement suivant les principes adoptés par la classe royale. Un roi n’est jamais remplacé tant qu’il vit. C’est seulement dans le royaume d’Abomey que ce cas ait survenu deux fois apparemment.
Nous n’en voulons pour preuve que la destitution du Roi Adandozan dans la dynastie d’Abomey en 1818 à cause de sa turpitude. Il était le 9ème roi de sa dynastie après son père Agonglo mort en 1797. Il avait un « grand parasol » comme symbole et « le roi fait de l’ombre à ses ennemis » comme devise, dit-on. Tout récemment, dans les anales royaux de la dynastie d’Abomey, on dit qu’il a été « renversé pour s’être opposé à la traite négrière par Francisco de Souza ». Ce qui est faux, car il a été destitué à cause de ses idées frisant à exterminer tous les autres princes issus d’autres mères que lui puisqu’il est né d’une femme blanche appelée Sophie, ex-épouse d’un colon blanc résidant à l’époque sur les côtes de Ouidah ou gléhoué.
Il devrait être assassiné parce qu’il fut un temps de ses vingt et un ans de règne que l’on a fait disparaître sciemment des règnes d’Abomey (le vide qui existe entre le Roi Agonglo et le Roi Guézo était occupé par Adandozan), il décida d’éventrer toutes femmes porteuses de grossesse sans distinction aucune d’une part et d’autre part de faire précéder d’un prince dans la tombe tout privilégié du royaume qui passait au trépas. Par surcroît, il est métis parce que né d’une mère européenne nommée Sophie, épousée par son père Agonglo suite à la mort par naufrage en haute mer de son premier mari blanc, ami du roi d’Abomey qu’était Agonglo.
Peur d’être attaqués par la suite par les oncles d’Adandozan qui disposaient des armes sophistiquées, les princes d’Abomey de l’époque l’avaient renvoyé définitivement du royaume et asile lui a été donné à Agoué par le Roi des xwla de l’époque en 1818. En cela déjà, le palais royal d’Abomey pensait disparaître le royaume xwla plus ancien que le leur qui n’était fondé qu’en 1600 par le Roi Gangnihessou qui a pour symbole « oiseau tambour » et « je suis l’oiseau le plus gros et le tambour le plus sonore ; on ne peut empêcher l’oiseau de chanter ni le tambour de résonner » comme devise. Il est issu d’un sang très rusé et très malin. Selon les documents de la dynastie d’Abomey ; « historiquement Gangnihessou n'est pas entièrement établi qu'il ait effectivement régné avec le titre de roi, il se pourrait simplement qu'il ait été un chef influent présidant aux affaires du royaume ». On y ignore la fin de son règne. Donc, si nous en tenons au fait, ce serait alors Dakodonou dont le symbole a été « jarre-massue de guerre » avec « dako tue konou aussi facilement qu’il brise une jarre d’indigo » comme devise et qui a régné de 1620 à 1645 soient 15 ans, serait véritablement le premier roi de la dynastie d’Abomey. Ce qui distant encore plus la constitution de cette communauté en royaume, à cause de leur ruse endogène. Puisque, « selon la légende, Dakodonou prit le pouvoir alors que son frère, le premier roi d’Abomey (Gangnihessou), était hors de la capitale » dit les documents d’Abomey.
Ainsi, Adandozan avait vécu à Agoué durant tout le reste de sa vie sur terre sans jamais retourner à Abomey où, il a été même interdit d’évoquer son nom dans le milieu princier, surtout les mardis. Mais avant sa mort, il avait gardé des relations fraternelles avec ses parents et frères utérins d’Europe. Il ne pouvait même plus s’enquérir des nouvelles de sa mère et de son grand frère qu’il avait laissé impuissant à Abomey. Sa mère y était morte et enterrée sans qu’il n’ait pu se présenter aux obsèques.
Mort, il avait laissé de nombreuses descendances à Agoué où, il a été enseveli. Sa descendance n’a jamais osé porter ce nom Adandozan. Tenez, un Ahyi d’Agoué vous renseignerait plus sûrement si vous voulez connaître plus cette histoire. Revenons au fait qui nous préoccupe ici.
Pour cause, des clans existent aujourd’hui dans le monde et sont désignés de par des rôles, des adorations, etc.
Ainsi dans le royaume xwla, on pouvait distinguer parmi tant d’autres ; les houéda, huéla, xwéda ou dangbévi, les hounga, les dogblossouvi, les yalui, les ogouvi, les dahlouahouan… mais tous n’étaient pas partis de Tado avec la troupe. Quelques-uns s’étaient constitués après leur capture au cours des guerres et se sont déterminés selon les rôles à leur confiés dans le royaume. Vous verrez d’ailleurs des clans qui n’existent que dans le milieu xwla. Ils sont circonscrits et ne se retrouvent nulle part parce que ce sont des clans des déracinés. Or, dans tous les royaumes constitués émanant de Tado, les Holouvi, les Fiovi ou les Ahovi sont toujours entourés des mêmes clans, la différence se situerait peut-être dans l’appellation ou par ajout ou retrait classique des choses très insignifiantes dans les rituels, soit par paresse, l’inintelligence, l’égoïsme ou l’oubli.
Chaque prince aurait sûrement à l’époque, sa clientèle politique. De ce fait, celle du prince Adagba était composée de quelques membres de sa famille maternelle, des autres clans présents dans le royaume du père Mèto et des personnes ramassées en cours de route constituées premiers esclaves de la troupe, suite à certains combats classiques de frayage de passage vers les objectifs de départ qui ne sont que les côtes de l’océan. Après avoir rompu temporairement avec son royaume parental, un prince ne pouvait devenir roi, sans le concours du clan des chasseurs qu’il prend dans ses collimateurs car, ces derniers détenaient les plus fins secrets et pouvoirs de la forêt crainte de tous.
Le clan des forgerons qu’on appelle dans le monde xwla « ogouvi » comme les « hountondji » à Abomey, connaissent tous les secrets afférents au fer. Sans eux, aucun royaume constitué dans l’espace culturel adjatado ne peut combattre pendant les guerres.
Bizarrement, plus d’un siècle que la communauté xwla recherchait à se constituer en livrant des rudes batailles contre les guens, les awlons, les xwédas, les fons et autres, l’un des chefs forgerons en la personne d’Adi s’est levé avec ses acolytes pour se rendre à Tado pour se constituer roi afin de pouvoir commander cette confrérie sans l’aval des anciens ni autorisation des princes qui conduisaient le groupe.
A l’annonce de cette nouvelle au rang des princes, silence et consternation ont été les maîtres mots.
Quelques jours après, l’homme Adi fut investi par les faiseurs de roi de Tado de peu de confiance. Étonnés que de ce groupe parti depuis des siècles qu’aucun prince véritable ne soit arrivé pour cette investiture certains sages, les plus dignes de Tado ont refusé de prendre part à cet évènement déplacé. Intronisé, Adi roi devrait rentrer par le fleuve mono par lequel l’équipe est venue à Tado. L’équipe royale forcenée en liesse a subi un naufrage le plus spectaculaire où tous les passagers ont péri dans le fleuve mono à hauteur d’un lieu qui a pris à partir de cet instant le nom « aditchron ». Un petit village y est constitué jusqu’à ce jour. Il est situé au-delà de Séva en allant vers Athiémé par le fleuve. Ainsi, le premier homme qui s’est proclamé roi des xwla était mort, il est du clan des forgerons, c’est-à-dire les « ogouvi » à qui l’on ne confie guère depuis ce temps un rôle proche du roi, ni dans le palais à cause de cette ruse échouée. D’aucuns disent que ces derniers seraient les oncles maternels des « holouvi xwla ».
Par la suite, les grands dignitaires du monde xwla se sont réunis pour choisir unanimement le prince Hounyè, fils de Mèto Adagba qui déjà montrait son sens de gestion dans les combats où il tuait sans frénésie. Ses forces et bravoures ont fait sa notoriété auprès de la communauté résidant à Adamè.
Adamè est le premier village réellement xwla constitué par la communauté conduite par Mèto Adagba devenue xwla. C’est à Adamè qu’elle est devenue xwla après les interférences linguistiques des peuples affrontés. D’ailleurs comme de coutume, il avait fait installer une divinité de consolidation de son peuple appelé « xwéli, xuéli ou houéli » adoré même de nos jours. il est disponible à la place publique d’Adamè sise devant le domicile initial du premier Roi Xwla, Mèto Ahoussan Djimagbo ci-dessous :